La Fondation Abraham Hermanjat, respectant les désirs de Germaine Hermanjat, fille del’artiste, a décidé de créer une bourse ayant pour vocation de soutenir l’émergence de talents artistiques romands. La Bourse Abraham Hermanjat, dotée de CHF 20’000.-, est décernée tous les deux ans et destinée à un(e) jeune artiste (jusqu’à 40 ans) des arts visuels au sens large.

Le ou la lauréat(e) est désigné(e) par un comité formé de trois membres du conseil de fondation et deux membres invités, ces derniers étant renouvelés à chaque édition.

En 2018, la bourse de la Fondation Abraham Hermanjat est attribuée à

Chloé Delarue, Plasticienne

Marco Costantini, Président de la Fondation Abraham Hermanjat, historien de l’art, conservateur au mudac de Lausanne et ensignant à l’ECAV de Sierre
Françoise Jaunin, membre de la Fondation Abraham Hermanjat, historienne de l’art, critique d’artCaroline de Watteville, historienne de l’art, membre de la Fondation Abraham Hermanjat, curatrice de la collection d’art contemporain du CHUV et membre des jurys des interventions artistiques du CHUV dans le cadre du pourcent artistique des nouvelles construction de l’Etat de Vaud
Noah Stolz (Genève, GE), Commissaire d’exposition indépendant et producteur de film d’artisteDamian Jurt (Bienne, BE), Curateur associé au Centre d’art Pasquart, Bienne

Anciens lauréats

2014 Michael Rampa Peintre
2016 Maya Rochat Photographe et plasticienne

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Chloé Delarue produit des installations en puisant dans un large spectre de techniques permettant de construire l’arborescence TAFAA (pour Toward A Fully Automated Appearance).

TAFAA se déploie en un environnement, un instrument scannant l’empreinte des technogenèses accessible par leurs contours, leurs résidus.

Ces installations questionnent les rapports et ambivalences que les sociétés contemporaines construisent avec leur devenir technique, elles sondent l’image-fantôme de notre présent à l’ère des technologies intégrées sous l’égide des hypers-réseaux.

Les éléments transformés et encodés composent un nouveau matériau, une mémoirefragmentée; un data-flesh empruntant au réel ses contre formes. Ces différentestransformations et assimilations révèlent par hypothèse les changements de perceptions endevenir; de la chair au mirage, du sentiment à son code, de l’information à sa trace floutant les frontières de l’artificiel et du biologique.

TAFAA est un outil autant théorique qu’esthétique, un dispositif s’instruisant des transformations cognitives produites par ses corps apparement sans frontières. Une image- monde perturbée anti-post-daté.

TAFAA dans son ensemble se situe sous l’influence d’incertitudes, ambiguïtés, complexités
et volatilités de nos environnements physique, philosophique, économique, social et
politique sous l’ère numérique. Ainsi, ces notions transpirent par les pores allégoriques que contiennent la muqueuse TAFAA et nous suggère par partie, l’illusion réelle de nos modesd’existences définitivement tannés par les cristaux liquides de nos écrans. Comme un déjà- vu coincé dans une circulation de flux et de perceptions s’enregistrant sur nos rétines à lavitesse d’une persistance altérée, nous traversons un état des lieux d’un imaginaire oxydé par un futur qui aura vieillit avant qu’on ne le rejoigne.